Extraits :
Avril 1978. La Travolta Fever fait la une de Time Magazine. La critique l'encense : «Travolta n'est pas seulement un bon acteur, c'est un acteur généreux », écrit la redoutable et très redoutée Pauline Kael dans The New Yorker - un article que Travolta découpe et conserve pendant des années. Paramount dépense 150 000 dollars pour la fête de lancement, à Los Angeles, à laquelle sont invités les parents Travolta, conduits en limousine avec chauffeur.
En quelques mois, cette histoire de vendeur de peinture métamorphosé en champion de danse, qui n'a qu'un but, stayin alive pour franchir un jour le Verrazano Bridge et devenir quelqu'un à Manhattan, récolte 350 millions de dollars. La musique disco fait rage, et le monde entier se reconnaît dans l'anonyme au grand cœur, qui vit « du mauvais côté du pont », dont le talent caché finit par exploser, à force de se dire : "L'avenir, je m'en fous, pour moi c'est ce soir, l'avenir. »
Mais le succès ne suffit pas à consoler Travolta. A nouveau seul dans son appartement de Los Angeles, il lance souvent des SOS à sa mère, qui débarque pour remplir le réfrigérateur de hamburgers, de pizzas et de gâteaux surgelés, et lui faire un câlin le soir dans son lit. Alors seulement le sex-symbol de l'Amérique peut faire de beaux rêves.
(...)
"Voulez-vous danser avec moi sur Stayin' Alive ?" Invité à la Maison-Blanche en novembre 1985, à l'occasion du gala offert par les Reagan en l'honneur de la princesse de Galles, John Travolta s'avance vers Diana, tout habillée de bleu. C'est Nancy qui lui a confié que la princesse rêve, depuis La Fièvre, de danser avec lui. Sur la piste de marbre, les couples s'écartent, et Travolta entraîne Diana dans un rythme d'enfer. Plus tard, Diana recevra pour Noël une broche de diamants, suivie chaque année d'un petit cadeau pour lequel elle remercie par une lettre. John Travolta confie :
Même quand les choses n'allaient pas fort pour moi, elles n'allaient pas si mal, puisque Lady Di voulait danser avec moi.(...)
Cannes, 1994. Attablé au Majestic, John Travolta savoure son saumon sauvage. Le matin, Pulp Fiction a reçu une ovation à la projection de presse et paraît en bonne place pour remporter la Palme d'or. Travolta se sait attendu au tournant : "Tout le monde se demande si Tony Manero réussira encore à bouger..."
Pulp Fiction obtient la Palme, malgré quelques voix dissonantes qui lui reprochent sa violence, notamment quand Travolta enfonce une seringue dans le thorax d'Uma Thurman pour la sauver d'une overdose. Mais l'humour et les dialogues décalés établissent une complicité avec un public ravi de trouver Bruce Willis et John Travolta dans des contre-emplois sur mesure. Mister Stayin’ Alive est de retour.
Et bien vivant. Conseillé par Tarantino, il fait un tabac dans Get Shorty de Barry Sonnenfeld (1995), s'envole en ange dans Michael de Nora Ephron et en pilote d’avion diabolique dans Broken Arrow de John Woo (1996). L’année suivante, il joue un mari trompé chez Nick Cassavetes (She’s So Lovely), un double rôle de terroriste-agent du FBI dans Volte-Face de John Woo, un gardien de musée dans le Mad City de Costa-Gavras… En 1998, il incarne la copie conforme de Bill Clinton dans Primary Colors de Mike Nichols. Il enchaîne les rôles avec gloutonnerie. "Quand on est chaud, il ne faut pas laisser refroidir."
Ces extraits font partie de John Travolta, Stayin' Alive, par Annette Vezin, disponible à l'achat ici .
Ce récit fait aussi partie du recueil Deux pairs d'as du cinéma (Depardieu-Dewaere, Nicholson-Travolta), dans la collection Les Bios Epiques, aux éditions eFeuilles. Pour commander ce recueil, rendez-vous ici.
Ce récit fait aussi partie du recueil Deux pairs d'as du cinéma (Depardieu-Dewaere, Nicholson-Travolta), dans la collection Les Bios Epiques, aux éditions eFeuilles. Pour commander ce recueil, rendez-vous ici.
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